DE LA FANCAM AU PLÉNUM, LE POUVOIR DES COMMUNAUTÉS PROVISOIRES

Le nihilisme est partout. Échec scolaire ? Nihilisme. Cryptos ? Nihilisme. Reels Balmain? Encore nihilisme. On brandit le mot comme s’il annonçait la fin du monde, alors qu’il raconte aussi autre chose : une manière d’agir tout de suite, sans attendre les grands récits. Bref, "vivre, même sans raison", comme le chantait Michel Berger.

La tentation du mot-valise nihilisme

Le nihilisme est partout. C’est devenu le nouveau ketchup conceptuel : on l’étale sur tout. L’échec scolaire ? Un papier du Figaro Étudiant en 2024 parle d’une « jeunesse désenchantée » et d’un quotidien saturé de stress, traduction édulcorée du nihilisme académique version Mylène Farmer. La spéculation financière ? El País titrait en septembre 2024 : « Financial nihilism: the end of faith in the real value of money ». Même le Financial Times a ressorti le mot pour qualifier une génération YOLO d’investisseurs qui ne parient plus sur les valeurs mais sur le buzz. Côté Internet, la version la plus claire tient en un gif : Shrek affalé, clope au bec, regard vide, sous-titré nothing matters. Pas besoin d’un doctorat en philo pour capter la vibe. On pourrait aussi citer la déclinaison avec Snoop ou Booba : même posture, même lassitude pixelisée. Des gifs animés comme mode d’emploi express du concept “si tout est nihiliste, rien ne l’est vraiment”.

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OBLIQUE - voir autrement, penser en diagonale

OBLIQUE - voir autrement, penser en diagonale

Par Lennie Stern

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