Oblique croise les récits de la culture et de la société, entre fiction et réalité, pour décaler le regard et illuminer les zones d’ombre. Ponctuellement chaque mois, des billets d’humeur, des réflexions sur un fait politique, culturel ou sur une lecture qui résonne avec l’époque. Un regard pop, parfois frontal, souvent hors-champ. Entre analyse et intuition, Oblique laisse le futile côtoyer l'essentiel, la SF et le crystal pixie. Et où cela nous mène ? Aucune idée. Mais c’est justement ça : avancer en biais, laisser les récits se croiser, et voir ce que ça raconte.
Un peu de lecture ce week-end? avec du rose du wake up call collectif et de la pop 90'. De Kevin McCallister aux Goonies, nos mythes d’enfants intrépides ont longtemps masqué le vide laissé par les adultes. Le MeToo des enfants, de la parole d’Emmanuel Grégoire aux récits de colos de vacances, force désormais la République à tester ses propres fondations et à reconnaître que la protection n’était qu’une histoire qu’on se racontait.
De Katmandou à New York, une autre manière de faire de la politique s’impose : horizontale, rapide et conversationnelle. Sur Discord, Twitch ou dans la rue, une génération invente la démocratie en temps réel pendant que les institutions françaises comprennent le monde en version différée.
Au risque de me faire shadow-ban : un peu de Talmud, de Groucho, et l’idée qu’on peut refermer la porte sans se raconter d'histoires.
Semaine d’hystérie nationale : annonces, démissions, nominations, destitution. J’ai fini par cliquer sur un article de Science & Vie sur un petit ver qui guérit Alzheimer. Apparemment, c’est mon cerveau qui demande une trêve.
Le nihilisme est partout. Échec scolaire ? Nihilisme. Cryptos ? Nihilisme. Reels Balmain? Encore nihilisme. On brandit le mot comme s’il annonçait la fin du monde, alors qu’il raconte aussi autre chose : une manière d’agir tout de suite, sans attendre les grands récits. Bref, "vivre, même sans raison", comme le chantait Michel Berger.
On nous vend la transparence comme solution magique à la défiance politique. Mais la France n’est pas le Japon ni la Scandinavie. Ici, la cuisine dit mieux que les sondages : ce n’est pas la limpidité du bouillon qui inspire confiance, mais l’épaisseur de la sauce autant que le récit de sa préparation.
Dépendance aux objets, à l’amour, aux réels Insta, à la narration elle-même. Et puis la nature. Parce qu’il fallait bien. Un Oblique plus chargé que prévu, écrit sans carte ni consigne. C’est flou, c’est l’été, c’est très sérieux. Avec une pile de (re) lectures estivales en fin de texte.
T’as pas signé, t’as pas touché, mais t’as donné. Ce texte parle de ce boulot qu’on fait sans le dire, de cette valeur qui flotte sans contrat, sans retour. Militantisme, Fanfic, thread, podcast : une enquête subjective sur le travail spectral, l’illusion du mérite, et l’art de briller gratos.
Les marges ont longtemps chercher la "fame". Depuis les squats, les radios libres ou les scènes indé, elles cherchaient à traverser l’écran, monter sur scène, s’adresser à tous. Aujourd’hui, elles restent sur leur fréquence. Du podcast confidentiel à la niche TikTok, l’enjeu n’est plus de convaincre tout le monde, mais de tenir une voix.