Comprendre la mécanique derrière les Bimbo 2.0, Dark Feminine, Fairycore ou encore CEO Mom ce n’est pas simplement décrypter des tendances TikTok. C’est saisir comment ces archétypes révèlent une société où la liberté d’incarner mille identités coexiste avec sa contrepartie d'ultra-lisibilité, à l’image de la politique contemporaine.
Elles sont partout. Dans la rue, sur Instagram, au détour d’une station de métro, elles s’alignent comme des silhouettes calibrées. Une fille ultra-glossy, brushing impeccable, regard félin, lèvres sculptées. Derrière elle, une autre, chignon flou, peau lumineuse, look effortless, incarnation parfaite de la Clean Girl. Un peu plus loin, robe baby doll sous doudoune pailletée, sourcils décolorés, une Girlhood pastel parfaitement exécutée.
La Bimbo est de retour ! Mais elle n’est plus seule. Elle cohabite avec d’autres figures féminines tout aussi précises, immédiatement identifiables. On peut être une Bimbo 2.0, une Clean Girl, une Soft Girl, une Mob Wife, une Dark Feminine. Ces archétypes ne se concurrencent pas, ils s’accumulent. Ils circulent, se recomposent, se juxtaposent. La féminité n’a plus besoin d’être une. Contrairement aux années 2000, elle est devenue fluide. Certaines incarnent cette nouvelle hybridité à la perfection. Kim Kardashian, passée du glamour sculptural de ses années KimK à l’aura de la Dark Feminine, ou encore Dua Lipa, qui glisse d’un look ultra glossy à une esthétique rock plus brute, tout en revendiquant le statut de Basic Bitch, nous faisant comprendre que chaque style est un skin que l’on enfile, une posture que l’on adopte. On ne choisit plus un rôle, on l’exécute.
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