Mario Kart revient en 2025 avec ses tuyaux alignés et ses cubes impeccables. Une sortie sans grande révolution mais qui passionne, encore (beaucoup). De là à y voir une obsession collective pour l’ordre et le contrôle, il n’y a qu’un pixel. Décryptage géométrique de nos émotions modernes.
Mario Kart revient en juin 2025, et depuis deux semaines, impossible d'y échapper : les annonces, les articles et les réactions en ligne se multiplient sans relâche. Pourtant, la prochaine sortie n'apporte rien de réellement novateur : un mode Free Roam en monde ouvert, des courses accueillant jusqu'à 24 pilotes, une route arc-en-ciel intacte, quelques variations météo… Pas de gameplay révolution en vue. Et pourtant Mario, depuis 1981, reste éternellement « trending », événementiel, incontournable.
Cette popularité inaltérable suscite chez moi une petite prise de conscience inattendue : Mario et moi avons presque le même âge. Lui né en 1981 dans Donkey Kong, moi en 1982 dans une maternité ordinaire. Pendant quarante ans, j’ai parcouru presque tous les univers gaming imaginables, depuis ma Megadrive 32 bits jusqu’aux jeux immersifs plus ou moins récents comme Assassin’s Creed, Uncharted ou The Last of Us. Mais jamais vraiment Mario. Je ne suis pas totalement passée à côté du phénomène : j'ai bien joué quelques parties avec des amis, regardé des cousins courser du champignon ou entendu mille fois la petite musique familière de la licence, mais quelque chose n’a jamais vraiment pris avec moi. Enfant, ce plombier au sourire scotché, sautillant de tuyau en tuyau jusqu’à sa princesse, m’apparaissait déjà niais, trop calme voire crétin face au joyeux chaos de la vie réelle.
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